Gérer le stress au sein du cabinet






Le travail est un lieu qui est source de stress : exigences liées aux objectifs du cabinet, respect des échéances, exigences accrues des clients, tension entre les membres d'une même équipe ou avec la hiérarchie, malentendus, difficultés de communication. Au stress du travail, s'ajoutent souvent les difficultés personnelles extérieures de chaque collaborateur.
Le stress trop important chez les collaborateurs peut avoir des conséquences négatives pour le cabinet :
-        Augmentation de l’absentéisme ;
-        Augmentation du turn-over lié à un mauvais climat social ;
-        Baisse de productivité ;
-        Risque d’erreurs donc d’insatisfaction des clients donc risque de perte de clients ;
-        Risque de l’altération de l’image du cabinet.

La surcharge de travail
Elle figure au premier rang des sources de stress liées à l’emploi.
L’EC doit évaluer la charge de travail de ses collaborateurs et s’assurer que ces derniers ne sont pas surchargés en travail et que la charge de travail du cabinet  est bien répartie entre les différents membres de l’équipe (le chiffre d’affaires du portefeuille clients du collaborateur peut être un indicateur mais ne suffit pas à lui seul).

Le manque d’autonomie
 Le Modèle de Karasek s'intéresse à la mesure du stress au travail. Il évalue l'intensité de la demande psychologique à laquelle est soumis un salarié, la latitude décisionnelle qui lui est accordée et le soutien social qu'il reçoit. Donc, plus le collaborateur aura une marge de manœuvre et d’autonomie, moins il sera stressé. D’où l’importance de faire confiance à ses collaborateurs et de déléguer.

Le manque de reconnaissance
Selon le Modèle de Siegrist, l’état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre les efforts qu’une personne consent à fournir dans son travail et les récompenses qu’elle en reçoit en retour. La reconnaissance des collaborateurs a donc un impact sur le stress des collaborateurs. Même si l’évaluation annuelle et l’augmentation de salaire sont des mesures importantes, elles seules sont insuffisantes pour motiver ses collaborateurs au quotidien. « La première demande des employés, c’est de recevoir un bonjour le matin et un merci pour leur bon travail », précise Jean-Pierre Brun . Enfin, être présent auprès de ses collaborateurs pour les aider et savoir ce qu’ils font est une marque de reconnaissance très appréciée, selon lui, en plus d’être profitable pour l’entreprise.

Existence de conflits
Les conflits dans l’équipe augmentent le stress dans le cabinet. L’EC doit gérer les conflits afin d’éviter qu’ils dégénèrent. (cf. section 5 du chapitre 2 de la seconde partie de ce mémoire). Le sentiment d’injustice crée du stress et peut générer des conflits. Un milieu de travail où règne la compétitivité excessive offre un terrain propice à ce genre de réaction.





D’après une enquête réalisée auprès des cabinets d’expertise comptable que pour 73% des répondants, les 4 premiers facteurs de stress dans les cabinets d’expertise comptable sont :

-L'impossibilité d’atteindre ses objectifs par manque de temps ou de compétences ;
-Les Tensions dues aux risques d’erreur (conséquences financières ou mise en cause);
-Les Rythmes imposés par la production (horaires de travail importants);
-Le Faible soutien social ( manque de reconnaissance, absence soutien de la direction ou des collègues)

Diminuer le stress dans le cabinet sera possible seulement  si les cabinets d’expertise comptable  réalisent certains efforts notamment :

-        En améliorant la gestion du temps de travail de ses collaborateurs, en veillant à une meilleure planification, une répartition équitable des portefeuille-clients, une charge de travail cohérente avec les ressources humaines et matérielles;

-        En assurant un meilleur encadrement des collaborateurs avec une supervision organisée et régulière de ces derniers et en créant un esprit d’équipe dans le cabinet ;

-        En s’assurant un suivi réguliers besoins de formation de ses collaborateurs afin que ces derniers aient les compétences requises pour gérer leurs missions dans les meilleures conditions.


[1]Sondage Editions Tissot / Sysman réalisé par OpinionWay
[2] Modèle conçu par le sociologue et psychologue américain Robert Karasek en 1979
[3] Professeur de sociologie médicale à la Faculté de Médecine de l'Université de Düsseldorf et Directeur de l'Ecole de Santé Publique de l'Université. Il travail sur les conditions de travail contemporaines, le stress et ses effets sur la santé
[4] Directeur du « Réseau de recherche en santé et en sécurité du travail » du Québec. Lauréat du « Prix hommage canadien de la santé en milieu de travail ». Il détient un doctorat en ergonomie (CNAM, Paris) et une maîtrise en sociologie du travail (Université de Montréal).
 [5]Enquête réalisée dans le cadre du Mémoire d'expertise comptable "La gestion du stress en cabinet d'expertise comptable : proposition d'un diagnostic et d'outils de prévention" Claudine Locheron – Session novembre 2009